Deux semaines avant le début des épreuves d’admissibilité du CRPE 2025 qui ont lieu les 1er et 2 avril, le nombre total de postes à pourvoir ainsi que la répartition par académie et par concours viennent d’être publiés au Journal Officiel ce 16 mars.

Si le nombre de postes est relativement stable par rapport à 2024 (9832, soit -0,5%), de fortes disparités apparaissent selon les académies.
Les académies déficitaires, qui depuis 2013, concentrent la quasi-totalité des pertes de recrutement en raison du manque de candidat·es, perdent un très grand nombre de postes : Créteil perd ainsi 390 postes (-24,5 %), Versailles 336 postes (-21,9 %), la Guyane 36 postes (15,7 %).
D’autres académies voient également le nombre de postes offerts baisser fortement ; c’est le cas de Lille (-13%), Lyon (-16,6%).
Quatre académies voient leur nombre de postes augmenter de plus de 30 % : Bordeaux (+ 103 postes), Nantes (+75 postes), la Normandie (+115 postes), Orléans-Tours (+97 postes), quand 9 académies augmentent d’environ 20 % : Amiens, Besançon, Clermont-Ferrand, Dijon, la Guadeloupe, Nancy-Metz, Nice, Rennes et Strasbourg.

Situation dans les DROM
Après avoir perdu 25 postes en 2024, la Guyane, en perd 36 de plus cette année.
La Martinique et Mayotte n’en perdent pas, contrairement à l’année dernière. La Guadeloupe obtient 5 postes supplémentaires, après en avoir perdu 6 en 2024. Quant à la Réunion, elle en perd 15 après en avoir obtenu 5 de plus lors du CRPE 2024.

Les concours supplémentaires
Ouverts dans les académies de Créteil et Versailles en raison des pertes massives de recrutement qu’elles subissent, le nombre de postes offerts pour ces concours était toujours stable d’une année à l’autre. Si pour ce concours supplémentaire, Versailles gagne 50 postes, en revanche, le nombre de postes proposés à Créteil est divisé par deux.

Le 3ème concours
Après une augmentation de 21 % en 2024, ce concours perd aujourd’hui 14 % de postes offerts. Il est vrai que ce concours s’était soldé en 2024 par un déficit de recrutements de 247 recrutements.
Cette politique du “yo-yo” est un facteur de désaffection des concours. La publication tardive de la répartition des postes ne permet pas non plus aux candidat·es potentiel·les de se projeter dans la préparation d’un concours. D’autant que celui-ci s’adresse aux personnes pouvant justifier de 5 années dans le secteur privé.

Le MEN a fait le choix d’augmenter le nombre de postes dans les académies où cette année il a fallu recruter des contractuels (Bordeaux, Nice …) et où les candidat·es seront présent·es. Mais il fait en parallèle le choix de diminuer le nombre de postes dans les académies qui tous les ans sont déficitaires. Si cela lui permettra sûrement de pouvoir afficher une baisse du nombre de recrutements perdus, ces académies ne verront pas leur situation s’améliorer.
Au lieu de s’attaquer réellement au problème de l’attractivité et d’y apporter de vraies réponses telles que la revalorisation des salaires et l’amélioration des conditions de travail et de mobilité, le MEN préfère anticiper un effet de communication.

Au vu de l’évolution du nombre d’inscrit·es aux CRPE depuis 2013, il est probable que l’édition 2025 ne fera pas le plein dans tous les départements. Or l’école publique a besoin de personnels recrutés et formés. La FSU-SNUipp interpellera à nouveau le ministère afin que les listes complémentaires soient ouvertes, abondées partout en nombre suffisant et recrutées de façon à ne perdre aucun poste, quel que soit le concours (externe ou interne).

[CONCOURS 2025] Répartition des postes

[CONCOURS 2025] Répartition des postes