DES SITUATIONS EXPLOSIVES
Le SNUipp a connaissance à ce jour de 15 situations difficiles. Quand ces écoles nous alertent, elles alertent aussi leur IEN, ou l’ont parfois déjà fait, mais les solutions proposées ne sont pas à la hauteur des réponses attendues par les équipes en souffrance. Nous avons dressé un "portrait" de ces situations qui, si chaque enfant est particulier, ont souvent les mêmes caractéristiques.
Troubles observés chez ces élèves ayant un comportement inadapté :
états de « crises » fréquents
violence physique
violence verbale (insultes…)
tentative de s’enfuir, d’échapper à l’adulte
souvent, enfants déjà en partie pris en charge (psychologues, Hôpital, hôpital de jour, ITEP…), parfois AVS qui ne peuvent gérer la situation
Ce qui ressort des courriers des collègues aux IEN, ou des conversations téléphoniques :
grande souffrance des autres élèves
souffrance des enseignants (particulièrement de la classe concernée, mais aussi de l’équipe)
plus d’enseignement possible dans la classe
l’enseignant tient à jour un carnet dans lequel il note tous les faits de l’élève
crédibilité des enseignants mise en péril face aux autres élèves (les plus agités)
inquiétude des autres parents face à ces comportements inquiétants
Solutions déjà testées :
dialogue avec la famille, multiples rencontres
espace spécifique à l’élève dans la classe, sorte de « sas » pour qu’il se calme, aménagement d’emploi du temps ou de scolarité.
parfois intervention des conseillers pédagogiques, d’une conseillère ASH, de l’IEN
Solutions proposées par l’IA :
Un protocole de crise peut être mis en place ; diverses modalités peuvent être proposées aux équipes :
visite du CPC, propositions d’aménagements pour gérer les crises :
- aménagement d’un « emploi du temps » de l’élève dans l’urgence de la crise afin qu’il soit pris en charge par plusieurs enseignants dans leur classe au cours de la journée (mais cela peut avoir pour effet d’aggraver la situation et de décupler les problèmes de comportement).
- créer un espace "sas" pour que l’élève puisse s’y calmer.
intervention du pole ressource (maitre G) pour travailler avec l’élève sur la gestion de ces situations de crise.
intervention de la conseillère ASH
équipe éducative
Margé tout, les écoles qui nous alertent ont déjà souvent testé ces solutions qui n’ont pas toujours résolu les problèmes.
Solutions à envisager pour le SNUipp :
Au niveau de l’IA :
un « + de maitre » pendant un temps pour aider les collègues à faire face (demande faite à l’IA mais refusée)
des journées de formation par un conseiller pédagogique ASH pour ces collègues en demande d’aide
une accélération des demandes d’aide grâce à l’IEN auprès du CMPP et des services sociaux
un appui de l’IEN face aux familles réticentes à un placement, une présence de l’IEN aux côtés des enseignants lors des équipes éducatives, un appui pour obtenir une place dans une structure adaptée.
Au niveau des collègues :
un mail au secrétaire départemental du CHSCT (comité d’hygiène et sécurité) qui est un élu du personnel SNUipp-FSU : chsctd-sec-42@ac-lyon.fr
Vous trouverez ci-après le guide d’utilisation hygiène et sécurité au travail ainsi que la fiche d’incident au format.doc, à remplir et envoyer au CHSCT (mail ci-dessus)
un courrier au Dr Dumont, médecin des personnels : ce.ia42-medper@ac-lyon.fr
Barrières rencontrées :
les familles (parfois) opposées à un placement
les IEN (parfois) qui ne semblent pas prendre la mesure de la gravité de la situation ou qui ne s’adressent pas aux enseignants de façon bienveillante
les structures d’accueil en nombre insuffisant et avec un nombre de places trop restreint
les structures d’aide : le CMPP est un organisme qui a plus d’un an et demi de délai d’attente, avec une liste d’attente énorme et fermée à ce jour, une organisation compliquée (les prises en charges dépendent des bilans effectués et de leurs résultats sont souvent longs à obtenir, elles sont effectuées par des personnes différentes d’une semaine à l’autre) et une efficacité du coup limitée
un nombre insuffisant de pédopsychiatres dans le département de la Loire pour accueillir ces enfants en souffrance.
EXPÉRIMENTATION ET POINTS DE VIGILANCE
Face à ces difficultés d’élèves ingérables de plus en plus fréquentes dans les écoles, l’administration propose de créer des postes à profil « spécial troubles du comportement ». Ce sont 4 postes qui seraient issus du « dégel » de 4 postes RASED et qui feraient partie du « pole ressource » pour la prise en charge d’élèves et le conseil aux équipes. Tout personnel spécialisé titulaire d’un CAPASH (quelque soit l’option) pourra postuler sur un de ces postes. Ces personnels seraient « itinérants » sur un secteur (4 secteurs ciblés : St Et. ouest, Montbrison, Roanne centre, Firminy). Ceci est une expérimentation mise en place dans la Loire pour essayer de trouver une solution pour ces élèves avec des troubles du comportement qui ne sont pas dans le champ du handicap. Ces personnels bénéficieront d’une formation spécifique et les postes seront créés pour une durée de 3 ans.
Le SNUipp porte à la connaissance de l’IA des points de vigilance sur ce projet :
Les personnels auront-ils de frais de déplacement ?
Ne risquent-ils pas de passer beaucoup de temps à se déplacer ?
Difficultés de travailler avec des équipes qu’ils ne connaissent pas.
Crainte que ce ne soit que du conseil aux enseignants et plus une prise en charge d’élèves.
Quelle formation, en plus de celle reçue pour les enseignements spécialisés, afin de permettre une efficacité réelle de l’expérimentation ?